Notre collègue Duron vient d'expliquer les enjeux du Grenelle en termes de transports. Nous abordons effectivement un titre très important. Vous le savez, monsieur le secrétaire d'État, le transport et le logement sont les deux domaines où nous pouvons le mieux intervenir pour atteindre les objectifs de la lutte contre les gaz à effet de serre.
Le transport est l'une des préoccupations prioritaires de nos concitoyens. Bien sûr, les grandes infrastructures sont importantes, mais le premier souci de nos concitoyens est souvent le déplacement quotidien domicile-travail. Ils sont tiraillés entre leur souhait de disposer de transports collectifs propres et les contraintes qu'impose l'obligation d'habiter en dehors des villes, dans la première ou la deuxième couronne – les zones qui connaissent actuellement la plus forte croissance démographique. Certains salariés effectuent environ trente kilomètres par jour avec leur véhicule et dépensent pour cela entre 400 et 500 euros, ce qui suscite chez eux un réflexe de culpabilité à l'idée de polluer en utilisant leur véhicule tous les jours et leur occasionne un coût financier très important pesant sur leur budget. Or, il ne me semble pas que les dispositions du titre II, relatif aux transports, soient de nature à améliorer sensiblement les déplacements domicile-travail. Il aurait fallu, pour cela, faire en sorte d'augmenter l'offre de transports en commun : développer les TER, les cars et les bus interurbains au profit des populations résidant en périphérie des villes, mais aussi inventer des formes nouvelles de transports semi-collectifs souples, avec des horaires variables, tenant compte des profondes modifications des rythmes de travail.
Concernant le ferré,M. Philippe Duron est intervenu longuement et je ne m'y attarderais donc pas. Vous savez, monsieur le ministre, que nous avions demandé que certaines lignes à grande vitesse soient inscrites dans le Grenelle 1, et nous avions apprécié que ce soit fait.
Aujourd'hui, nous avons le souci de trouver un financement pérenne pour ces lignes. Nous comptions sur l'éco-taxe sur les camions pour abonder l'Agence de financement des infrastructures de transports et trouver un mode de financement soulageant les collectivités territoriales qui ne peuvent assumer seules la charge de ce ferré.
Je comprends, bien évidemment, les inquiétudes des populations qui vont être affectées par ces lignes LGV. Nous devons y être attentifs, et RFF doit avoir les moyens d'imposer, dans le cadre de ces lignes, toutes les mesures nécessaires de lutte contre le bruit, de protection de l'environnement et de protection des habitants. Mais ces lignes doivent aboutir car elles permettent une meilleure desserte des territoires, en complémentarité avec les TER, et elles améliorent l'offre quotidienne et l'offre à longue distance dont je parlais tout à l'heure. Ces lignes permettent aussi, on l'oublie trop souvent, d'améliorer le fret.
Une des raisons pour lesquelles le fret est si coûteux et se développe peu est en effet que nous manquons d'infrastructures sur lesquelles les lignes peuvent passer. Quand les trains de fret passent des heures dans les gares à attendre d'avoir des sillons, et qu'ils roulent à deux, trois ou quatre kilomètres par heure, ce qui était la moyenne il y a quelques années, il est évident que le fret ferroviaire n'est pas compétitif avec le camion. C'est ainsi que nous voyons sur nos autoroutes des camions venant d'Espagne transporter huit voitures à la fois. Ce type de transport n'a plus aucune raison de se faire par la route.
Le volet transport du Grenelle est donc une étape très importante. Nous avons proposé un certain nombre d'amendements et de solutions, nous aimerions qu'elles soient discutées de manière ouverte afin d'aboutir à une amélioration du texte, car comme le disaitM. Philippe Duron, il est en retrait par rapport à ce que nous pouvions espérer du Grenelle 1, et nous en sommes très déçus.