Le groupe SRC votera ce collectif budgétaire. Je voudrais cependant, mes chers collègues, vous mettre en garde contre un triomphalisme que j'ai cru percevoir, notamment dans les propos de M. Jérôme Chartier. Présenter ce texte comme une grande victoire de la France, voire du Président de la République, me paraît très largement excessif. Je préfère l'humilité de M. François Baroin ou de Mme Lagarde, qui n'en font pas une victoire.
Quel sont nos regrets ?
Premièrement, nous regrettons la lenteur de ce plan. Vous nous avez dit : « Nous y sommes arrivés » – ou presque. Mais n'oublions pas que les ordinateurs des traders fonctionnent au millionième de seconde alors qu'il nous a fallu plusieurs mois pour parvenir à ce plan de sauvetage.
Deuxièmement, notre regret a trait aux taux. Et l'on peut avoir le sentiment, ne vous en déplaise, que des bénéfices seront réalisés sur la misère d'un peuple, aux côtés duquel nous souhaitons nous engager.
Troisièmement, madame la ministre, vous dites réfléchir, vous prétendez même avoir écrit des courriers pour obtenir des codes de bonne conduite. Vos prises de position sur la régulation, sur les agences de notation, sur les CDS, que vous ne souhaitez pas interdire mais que vous souhaitez voir organiser dans un marché ordonné, nous montrent que la régulation n'est pas encore effective.
Notons aussi que c'est finalement l'Allemagne qui a imposé sa loi et ses règles. Pour ce qui est des diktats des marchés, notre collègue Perruchot a indiqué à quatre reprises que les marchés exigeaient telle ou telle mesure, telle ou telle démarche.