Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous en convenons presque tous, les ministres des finances de la zone euro ont adopté hier à l'unanimité, avec le FMI, un plan historique pour aider la Grèce et, à travers elle, les pays de la zone euro. Ce plan d'aide sur trois ans, concrétisation de la solidarité européenne, s'élève à 110 milliards d'euros, dont 80 milliards mobilisés par les pays de l'Eurogroupe. La France, avec Mme la ministre de l'économie, a été un pays pilote pour cet événement sans précédent : c'est tout à l'honneur de notre pays et de son gouvernement d'avoir su, dès les prémisses de la crise en novembre 2009, puis tout au long de celle-ci, alerter les pays de la zone euro et les inciter à agir. C'est aujourd'hui chose faite, et il y a lieu de s'en féliciter. Veillons à ce que ce plan exceptionnel – réponse de l'Europe à la situation elle-même exceptionnelle que traverse la Grèce, qui ne parvient plus à se financer sur les marchés – soit suivi d'effets : j'y reviendrai.
Ce plan concrétise le principe de solidarité qui avait été posé dès le mois de février dernier. Son objectif est clair : marquer un coup d'arrêt à la spéculation et assurer la stabilité de la zone euro dans son ensemble. Comme l'ont rappelé Christine Lagarde et François Baroin en commission cet après-midi, il ne faut pas être naïf : lorsque la Grèce est attaquée par des opérations spéculatives, c'est tout le système financier de la zone euro qui l'est et, au bout du compte, nos entreprises et nos emplois. Nous avions donc intérêt à aider la Grèce car, ce faisant, nous aidons l'Europe et la France.
Oui, le Gouvernement a pris ses responsabilités en étant solidaire de la Grèce ; mais cette solidarité ne doit pas exclure l'exigence. En contrepartie de l'aide qui lui est octroyée, la Grèce a présenté un plan d'économies certes très dur, mais indispensable pour rétablir la confiance, redresser ses finances publiques et réduire, dès cette année, le déficit public de 4 % de PIB. Elle s'est également engagée à poursuivre cet effort en 2011 et en 2012 pour ramener le déficit public sous le seuil des 3 % de PIB – 2,4 % très exactement – d'ici à 2014.