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Intervention de Jean-Claude Viollet

Réunion du 27 avril 2010 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Viollet :

Dès lors, on doit s'en tenir aux deux composantes actuelles de notre dissuasion, soit quatre SNLE et deux escadrons aéroportés, qui sont indispensables et complémentaires. La force aérienne représente un outil d'appui politique majeur en raison de son caractère démonstratif, de sa réversibilité et de sa capacité de frappes ciblées. J'ajoute que, ainsi que vous l'avez indiqué, les investissements ont déjà été réalisés. Pourquoi donc réduire encore notre armement nucléaire ?

Il faut rappeler que la France est la seule nation à disposer d'une force de dissuasion dont elle détient seule les clés et qu'elle n'est pas partie aux discussions entre les États-Unis et la Russie. Et ce n'est que quand ces pays seront parvenus au niveau de stricte suffisance que nous pourrons reprendre la discussion.

J'en viens à la question de la défense anti-missile. Pour ma part, je souhaite que l'on protège d'abord nos théâtres ; or, en ce domaine, nous ne sommes pas au niveau et nous ne sommes pas près d'y être : il nous manque plusieurs matériels, notamment des radars. J'ajoute que quelques implantations militaires récentes, comme à Abou Dabi, ne sont pas hors de portée de missiles moyenne portée.

S'agissant de la protection du territoire contre les attaques balistiques, il faut cesser de dire que l'on n'en a pas les moyens, que ce n'est pas intéressant. Il serait préférable d'indiquer officiellement que l'on s'y intéresse et que l'on y travaille. Plutôt que de contribuer financièrement, il vaut mieux effectuer des apports en nature, ce qui permettrait de renforcer notre base industrielle et technologique et nous donnerait plus de poids dans les discussions. Nous avons la capacité de fournir des briques technologiques de tout premier ordre. Certes, il y a une contrainte budgétaire, et elle sera durable, mais nous avons une responsabilité, non pour les cinq prochaines années, mais pour les 20 à 30 ans qui viennent.

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