Mes interrogations sont à peu près les mêmes que celles du président de la commission de la défense puisqu'elles portent sur la récente signature du traité New START, sur les perspectives de résolution des crises nord-coréenne et iranienne, et sur la place de la dissuasion nucléaire dans la doctrine de sécurité de la France.
J'y ajouterai deux sujets.
En premier lieu, lors de la récente conférence organisée aux États-Unis, le président Obama a fait des déclarations retentissantes sur le terrorisme nucléaire qui, selon lui, est la plus grave menace pesant sur la sécurité de son pays. Le président Sarkozy, lui, a parlé d'une menace seulement « possible », tandis que le rapport d'information présenté en novembre 2009 par nos collègues Jacques Myard et Jean-Michel Boucheron sur les enjeux géostratégiques des proliférations faisait état d'un risque faible. Y a-t-il, à propos du risque nucléaire, une différence d'appréciation entre les deux chefs d'État ?
En second lieu, la position de la France sur sa force de dissuasion nucléaire sera-t-elle tenable à moyen terme lorsque des puissances émergentes, notamment celles qui ont développé des programmes nucléaires nationaux comme le Brésil, exigeront de nouveaux efforts de désarmement de la part des États dotés de l'arme nucléaire, et ce dans un contexte nouveau marqué par des discours russe et américain favorables au désarmement nucléaire ainsi que par la position de la Grande-Bretagne, prête à aller très loin en la matière ? Dans ces conditions, notre pays peut-il encore justifier le maintien d'une force de dissuasion en affirmant que celle-ci est « au taquet », comme l'a indiqué récemment le Président de la République, et après les mesures de désarmement décidées à Cherbourg en 2008 ? Mène-t-on des réflexions sur l'opportunité d'abandonner éventuellement une des deux composantes de la force de dissuasion française – ce qui permettrait, en plus du gain diplomatique, de substantielles économies ?