Dans le cas grec, l'écart entre la production intérieure et le revenu national était, à la veille de la crise financière, d'environ 5 %, soit deux fois plus que l'ajustement budgétaire aujourd'hui demandé à la Grèce ! Il peut être encore beaucoup plus important dans des pays ayant tout misé sur l'investissement étranger comme l'Irlande – mais celle-ci semble protégée par son caractère de havre fiscal – ou encore l'Espagne où les investissements étrangers ont fait flamber les prix des biens et services !
Avec la crise, les créanciers ont demandé à ces économies de rendre plus vite et plus fort ce qu'ils y avaient placé, et ce au moment même où leurs économies étaient touchées par la dépréciation d'actifs nés de la crise des liquidités sur l'ensemble des marchés !
L'enchaînement, nous l'avons constaté, est impitoyable : les spéculateurs ont vu l'intérêt qu'ils avaient à demander plus et, à mesure qu'ils demandaient plus, à pouvoir obtenir de prêter avec plus d'intérêt.
Que valent les 200 milliards d'euros du PIB grec quand dix banques mondiales gèrent chacune des actifs supérieurs à 2 000 milliards d'euros ?