Je m'exprime en tant que représentant du syndicat UNICINE.
Beaucoup d'entre vous ont évoqué les multiplexes, parfois en les opposant aux cinémas de proximité. Il me paraît important de rappeler qu'au sein même de la catégorie des multiplexes, les équipements sont très variables. La situation est bien différente au coeur de Paris ou d'une grande métropole de province et en périphérie ou ailleurs. Certains multiplexes sont en situation de concurrence, d'autres ne le sont pas : beaucoup constituent l'équipement unique d'une ville et, en conséquence, ont vocation à diffuser l'ensemble du cinéma. Au demeurant, la programmation est une partie à trois entre la salle de cinéma, les distributeurs et le public.
En ce qui concerne le numérique, je voudrais insister sur l'urgence de l'équipement des salles. Certains cinémas ont signé des accords avec des tiers investisseurs. D'autres se sont lancés en étant moins soutenus et ont financé sur fonds propres un début d'équipement – en équipant par exemple l'une de leurs salles. Mais on ne peut pas considérer pour autant qu'ils sont équipés en numérique. Aujourd'hui, sur les 350 établissements qui ont un équipement, seulement 60 ou 70 sont équipés à 100 % ; ce sont les multiplexes du groupe CGR, qui a équipé intégralement la plupart de ses cinémas, auxquels s'ajoutent des cinémas « mono-écran ». Il ne faut donc pas oublier les cinémas dont l'équipement est encore très partiel lorsqu'on réfléchit au soutien financier qui doit être apporté – l'unanimité se faisant sur l'idée que l'investissement ne doit pas être assumé à 100 % par les salles puisque les économies industrielles qui vont en résulter ne leur profiteront pas.