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Intervention de Carole Scotta

Réunion du 28 avril 2010 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Carole Scotta, coprésidente des Distributeurs indépendants réunis européens, DIRE :

Je représente un regroupement de onze distributeurs. Nos films font parfois plus de 500 000 entrées, voire plus d'un million, mais parfois moins, sans qu'il s'agisse de sorties non rentables : le métier de distributeur est aussi de concevoir une sortie en imaginant le potentiel d'un film. On peut très bien distribuer un film qui fera 100 000 entrées si on a organisé sa sortie sur la base de cette hypothèse. Malheureusement, les coûts de sortie augmentent d'année en année – mais heureusement, la publicité pour le cinéma est interdite à la télévision !

Le numérique peut être un élément de fluidité et d'économie pour les distributeurs et les exploitants. Nous sommes très en faveur d'un encadrement de la numérisation des salles, dans un triple souci d'équité, de transparence et de solidarité de la profession – solidarité autour du cinéma : quelles que soient les tentations, il faut que les salles conservent cette vocation. Si les grandes salles se mettent à diffuser du foot ou du rugby, les films qu'elles diffusaient vont passer dans les salles moyennes, et par un effet de domino il n'y aura plus de place dans les petites salles pour les petits films ! Bien sûr, il faut faire une distinction, dans le « hors-film », entre ce qui est culturel et ce qui ne l'est pas : il est bien que, dans les zones rurales, il puisse y avoir des séances dédiées au théâtre ou à l'opéra.

En ce qui concerne la chronologie des médias, nous nous réjouissons de l'augmentation de l'offre légale en VOD, même si le secteur peine encore à générer des revenus comparables à ceux des autres. Je souligne qu'en parlant de piratage, on oublie de parler des marchands de DVD pirates qu'on voit dans toutes les stations du métro parisien… Il serait urgent de lutter contre ce phénomène, qui contribue à dégrader la valeur du film et nuit à l'ensemble de la filière du cinéma.

La numérisation est aussi un très grand pas écologique, puisque les copies argentiques ne pollueront plus nos terrains vagues… Bien évidemment, cette révolution numérique doit maintenant se faire le plus rapidement possible, à l'aide d'un texte législatif. Il est clair que tous les distributeurs ne pourront pas cumuler longtemps la distribution sur supports argentique et numérique.

Nous parlons aujourd'hui d'une seule voix autour du numérique, mais nous représentons des entreprises très différentes, tout en défendant une même idée, celle de la diffusion des films dans les salles : il faut absolument veiller à ce qu'elle continue, et à cet égard le numérique est un facteur d'évolution. On ne peut pas dire si, demain, tous les films seront vus en relief ; mais il faut, autant que faire se peut, anticiper sur toutes les nouvelles formes de diffusion, tout en s'attachant à défendre les grands principes qui font de la France un grand pays de cinéma.

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