…d'où l'instabilité politique actuelle. Il est vrai que cette curieuse alliance est due à un mode d'élection, que j'avais déjà dénoncé à l'époque, qui pousse à des alliances contradictoires – c'est le cas de la liste UPLD prétendument majoritaire en Polynésie.
Aujourd'hui, le Gouvernement et la majorité souhaitent que l'on revienne sur le chemin républicain. Je le dis sans flatterie, monsieur le secrétaire d'État, vos passages en Polynésie ont été appréciés par une partie très importante de la population, parce que, pour la première fois depuis longtemps, un ministre a pris le temps de comprendre la Polynésie française et qu'enfin, il a exposé la position de la République et non celle de tel ou tel petit copain, contrairement à ce que certains cherchent à faire croire aujourd'hui. Vous avez annoncé que vous souhaitiez des élections. En effet, dans un contexte de paralysie économique et sociale dû à toutes ces circonvolutions, à tous ces accidents politiques, la population polynésienne souhaite reprendre la parole, car elle pense que, sur tous les bancs de l'Assemblée polynésienne, il y a des gens qui ont failli à leur mission et au mandat qui leur a été donné. Sans cette proposition d'élections, M. Tong Sang serait toujours le président de la Polynésie française, car il aurait pu se contenter de la majorité de l'époque ! C'est parce que vous avez fait cette proposition que M. Temaru et M. Flosse, les prétendus adversaires de toujours, se sont subitement réconciliés pour empêcher qu'une autre voie soit possible, une voie qui fasse tomber le faux-nez sous lequel se cache la Polynésie française depuis maintenant plus de vingt ans. M. Flosse demande à Paris de lui donner toujours plus de pouvoirs et de le contrôler de moins en moins pour que les indépendantistes n'arrivent pas un jour au pouvoir. Quant à M. Temaru, il profite des écarts autocratiques, pour ne pas dire plus, de M. Flosse, des « dysfonctionnements » et des mélanges d'intérêts, y compris financiers, qui caractérisent l'exercice de son pouvoir ! D'ailleurs, l'augmentation des voix qui se sont portées sur M. Temaru traduit non pas une volonté d'indépendance, mais le rejet du pouvoir institué et organisé par M. Flosse, ce pouvoir autocratique clientéliste qui, financièrement, était pour le moins obscur.