Chacun mesure qu'au-delà de la situation de la Grèce, le vrai problème qui se pose est celui de la stabilité, sinon de l'avenir de la zone euro. C'est pourquoi la position exprimée par M. Muet sur le vote du collectif relève de l'évidence.
Ces dernières semaines, la spéculation a mis à profit le temps que perdait la zone euro. Il est dramatique que celle-ci ne dispose pas de mécanismes lui permettant d'agir au moment opportun. À présent, c'est aux États de le faire. Pourquoi attendre le 10 mai, si le principe d'une intervention est acquis ? On laisse ainsi penser qu'un doute demeure sur la solidarité due à la Grèce. Dès lors, nous nous exposons à connaître une période d'instabilité, au cours de laquelle les agences de notation peuvent dégrader la note de certains pays, tandis que la Grèce serait affectée par la spéculation. Si tel était le cas, nous risquerions d'avoir à prêter une somme supérieure aux 6 milliards d'euros inscrits au collectif en autorisations d'engagement. Plus le risque d'ajouter des nouvelles conditions au prêt sera grand, plus forte sera la spéculation, et plus sûre sa victoire sur les États.
Que se passera-t-il jusqu'au 10 mai ? Une réunion des ministres de l'économie et des finances se tiendra-t-elle avant cette date ? Comment l'Union affirmera-t-elle sa position en attendant ? Enfin et surtout, à quoi cette réunion servira-t-elle ?