Monsieur le ministre, je commencerai par saluer la bonne nouvelle que vous nous avez annoncée à propos de la TVA.
En ce qui concerne la crise grecque, j'aimerais savoir si les pays de l'Union ont envisagé des stress scenari sur la problématique de la dette souveraine. Disposons-nous d'une vue d'ensemble qui permettrait de calibrer nos décisions à venir ou faut-il considérer que l'hémorragie s'arrêtera quand le cas de la Grèce aura été traité ?
Au-delà de la défiance de la communauté financière, une des causes de la crise est le défaut de la Banque centrale de Russie, prêteur historique de l'État grec, laquelle s'est avérée incapable de renouveler ses prêts. Son retrait pourrait-il avoir des conséquences sur d'autres dettes souveraines, hors zone euro, dans les anciens pays du bloc soviétique ?
Comme M. de Courson, je doute de la soutenabilité des mesures de redressement. Peut-on compter sur des recettes apportées par les taxes sur les produits pétroliers qui s'avèrent particulièrement volatils ? Comment croire que le problème de la fraude et de l'évasion fiscale pourra être résolu rapidement, quand on sait qu'il est structurel et n'a pu être traité pendant des années ? Que se passera-t-il si les mesures prévues à cet égard ne peuvent être mises en oeuvre ?
Reste à examiner le taux du prêt consenti à la Grèce. Si la différence entre celui-ci et le taux auquel nous empruntons nous-mêmes ne me choque pas, puisqu'il faut bien financer le risque, on ne peut éluder la question du différentiel entre le taux des prêts consentis par les États européens et par le FMI. L'image de l'Union européenne et la logique de solidarité qu'elle met en oeuvre seraient gravement atteintes s'il s'avérait que le FMI propose à la Grèce de meilleures conditions que les État membres de l'Union.