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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 28 avril 2010 à 9h30
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Si le Dr Baroin est un excellent clinicien percevant parfaitement bien les symptômes, sa pharmacopée se réduit à de la poudre de perlimpinpin. Peut-être gagnerait-il à écouter davantage M. de Courson, qui a fort bien décrit les risques que nous courons.

Avec la prudence qui sied à sa fonction, M. le ministre a évoqué en filigrane le peuple grec. Or, nous savons que le peuple grec a montré au cours du XXe siècle qu'il pouvait réagir durement à certaines situations. S'il descend dans la rue, qu'adviendra-t-il des propositions de l'Union qui prévoit de réduire les déficits publics dès 2010 dans une proportion tout à fait irréaliste ?

Analysons mieux la position de l'Allemagne. La situation du FDP à l'égard de la CDU est loin d'être celle de notre Nouveau Centre assis, pour ainsi dire, sur le porte-bagages de l'UMP. La position de M. Westerwelle, président du FDP, est plutôt celle du passager d'un side-car, qui essaierait de dévisser les boulons de la moto conduite par Angela Merkel : la seule chose qui compte à ses yeux est son électorat. C'est pourquoi l'après-9 mai ne me semble guère plus rassurant que l'avant-9 mai.

Monsieur le ministre, envisagez-vous vraiment de contraindre les malheureux paysans grecs à remplir sous astreinte les poches des prêteurs ? Mieux vaudrait modifier le dernier traité pour permettre à la Banque centrale européenne de consentir un prêt sans intérêt. Au moment où le système fait faillite, on ne nous propose pas d'autre politique que celle qui nous a conduits dans l'impasse. Avez-vous prévu une seule mesure pour freiner la spéculation et contraindre les mouvements du capital ?

Le Gouvernement est-il favorable à la création d'un « FMI européen », dont les décisions dépendraient du politique et non d'une sphère financière totalement autonome ? Faute de prendre une telle initiative, nous risquons de nous enfoncer dans une grave crise sociale. Enfin, je me demande comment les Français, jamais indemnes d'arrogance, peuvent accepter celle de l'Allemagne envers le peuple grec, auquel l'histoire de l'Europe doit tant.

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