À la dernière question, je réponds tout de suite de manière négative. Les marchés ne cherchent rien d'autre qu'une restructuration de la dette grecque, qui produirait à terme une explosion de l'euro. Ils doivent savoir que ni la France ni le président du Conseil européen n'envisagent une restructuration de la dette grecque.
La clause que vous proposez d'introduire par le biais d'un amendement figure déjà dans le mécanisme mis en place. Dès lors que certains décaissements sont conditionnés au respect du programme associé, mieux vaut ne pas ajouter de nouveaux mécanismes de contrôle. La mise sous surveillance d'un pays indépendant, auquel sont imposés des efforts considérables, est déjà suffisamment délicate.
Vous m'avez demandé si les conditions du prêt sont socialement soutenables. Seule l'Histoire permettra de le dire. Cependant, si elles sont exigeantes, précises, douloureuses, et préoccupantes pour bien des familles grecques, elles sont incontournables.
Je confirme que le programme du Fonds monétaire et de la zone euro sera pluriannuel, ce qui fait actuellement l'objet d'une négociation.
Bien que le prêt ne soit pas intéressé, son taux augmentera s'il n'est pas remboursé au terme des trois ans prévus, ce qui introduit une forme de progressivité. Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible de délivrer aux Grecs deux messages contradictoires. Si nous leur demandons d'apporter une réponse rapide à la situation, nous ne pouvons pas prévoir en même temps sur vingt ou trente ans – autant dire l'éternité – un programme qui, faute de créer la dynamique d'un retour rapide à l'équilibre, ne répondra pas aux inquiétudes des marchés.
Enfin, la France n'a pas à craindre un surcoût du crédit lié à la crise grecque. Vous connaissez trop bien ces matières, monsieur de Courson, pour ignorer que toute interrogation qui se fait jour sur un papier de mauvaise qualité s'accompagne d'un report de la demande sur les autres. C'est à la bonne catégorie qu'appartient le spread français. Il n'y a donc pas lieu de craindre une hausse.