La crise grecque est la démonstration de l'impossibilité, comme nous l'avons toujours dit, de construire une union monétaire sans solidarité politique et financière. Dans cette affaire, l'important est d'agir vite et de le dire : notre groupe fera tout pour que la France puisse exprimer clairement son soutien financier.
Cette crise se développe en raison d'une totale dissymétrie entre la façon dont on a réagi à l'échelle du monde pour sauver le système bancaire et la lenteur avec laquelle des pays européens, pourtant dans l'union monétaire, ont réagi face à une crise touchant l'un des leurs.
Certes, il faut des conditions, mais les traités contiennent des critères. M. Chartier fait de grandes déclarations sur la rigueur budgétaire, mais la France, qui a abordé avec un déficit excessif cette période de crise majeure et connaît, de ce fait, aujourd'hui un déficit de 8 %, pourrait s'appliquer ces leçons à elle-même. Enfin, quand la maison brûle, en cas de crise, il faut faire vite.
Les conditions du prêt à la Grèce sont assez choquantes. Dans l'Union monétaire sans crise, les taux d'intérêt étaient les mêmes dans tous les pays, quel que soit leur niveau d'endettement. Est-il normal de prêter à un taux de 5 % à la Grèce quand la plupart des pays se refinancent à 1,5 % ? Une union monétaire fonctionnant normalement devrait prêter à ce taux-là. Pour régler le problème et éviter l'effet domino, l'Union monétaire doit affirmer clairement qu'elle peut soutenir un pays en difficulté avec les taux d'intérêt les plus favorables du marché monétaire. Pour se désendetter, la Grèce devrait bénéficier de taux faibles, contrepartie normale des conditions exigées.
Sur son temps de réaction et les taux d'intérêt, l'Europe ne s'est pas comportée comme devrait le faire une union monétaire.