Sur le calendrier, Herman Van Rompuy a annoncé une réunion du Conseil européen pour le 10 mai. La négociation avec le FMI, la Commission et la BCE doit normalement se conclure dès la semaine prochaine. L'évolution de la position allemande, l'action de la France, les déclarations de M. Van Rompuy et les positions du directeur général du FMI démontrent une volonté ferme de déclencher ce plan dans les meilleurs délais.
Les Allemands sont techniquement capables de répondre à l'objectif du 19 mai : leur procédure parlementaire le leur permet, nous ont-ils fait savoir.
Sur les éléments de conditionnalité, la Grèce devra, à partir du 15 mai, soumettre au Conseil et rendre publics des rapports trimestriels qui feront état de mesures concrètes et d'une quantification de leur impact budgétaire. L'effort demandé à la population grecque est considérable, car la situation l'exige : non-paiement du quatorzième mois des fonctionnaires, réduction de 10 % des dépenses au titre des rémunérations, gel des embauches en 2010, réduction des coûts opérationnels, des dépenses militaires, médicales, d'éducation, d'investissement, etc. Nous devons adresser un message de soutien à la population grecque, mais aussi d'exigence pour que les conditions du prêt soient réellement remplies : la Grèce sera accompagnée pendant plusieurs années vers un rééquilibrage de ses comptes. Nous devons être confiants mais aussi lucides sur ce qui est demandé en termes d'efforts à la population grecque.
La question de la gouvernance économique est au coeur des discussions et fera clairement partie des éléments du débat du G20 sous présidence française, à la lumière de la crise grecque et du début de la crise portugaise, d'une autre nature. Si les crises prennent de l'ampleur, si l'attaque contre l'euro se poursuit, est-ce le FMI qui sera majoritaire dans le soutien aux pays de l'Union européenne, ou est-ce l'Union européenne qui, prenant conscience de ses responsabilités, se mettra réellement en situation de conserver un dispositif capable de protéger sa monnaie et, partant, son économie, ses investissements, ses emplois, et donc une certaine idée de son identité et de son organisation ? Les Américains ont beaucoup de mal à comprendre notre fonctionnement et notre incapacité à répondre aussi rapidement qu'ils l'ont fait en leur temps. Le manque de gouvernance européenne associée à une perte de temps accélère le processus de déstabilisation et de spéculation de la part des marchés. La gouvernance européenne sera donc au premier rang des priorités dans les semaines et les mois qui viennent.
Enfin, sur les crédits évaluatifs, monsieur le rapporteur général, je prends l'engagement de revenir devant la Commission et de faire des rapports d'étape sur l'évolution de la situation.