Je vous remercie, monsieur le président. Vous présidez toujours aussi bien, c'est un plaisir. Je ne vais cependant pas pouvoir rester longtemps, car je dois être dans plusieurs endroits en même temps ! Or je ne peux me diviser en petits morceaux.
Cela dit, je ne suis pas très confiant pour l'avenir de cette réforme. Je ne prétends pas, par là, qu'elle ne va pas être adoptée : je ne me fais pas de souci à ce propos. Il me semble, en revanche, que nos citoyens ont de plus en plus besoin d'échanges de proximité, notamment avec des personnes élues qui détiennent une forme de légitimité. Or je crains que, en déplaçant toutes ces chambres, nous ne soyons en train de changer très profondément notre pays, que nous aimons tant les uns et les autres. Un habitant de Lourdios-Ichère ne parcourra pas les 300 kilomètres qui le séparent de Bordeaux pour expliquer son cas à la chambre des métiers ou à la chambre de commerce et d'industrie : il n'en aura pas le temps, il n'en aura pas envie, sa voiture sera en panne, sa femme ne voudra pas… En un mot, il est trop loin.
Je crois que nous sommes entrés dans une période de centralisme absolu. Ce phénomène, qui n'est pas propre à la France, que l'on constate dans toute l'Europe et dans le monde entier, éloigne de plus en plus l'individu et le relègue à une sorte d'anonymat dans lequel il devient quelque peu agressif et éprouve un sentiment de colère à l'égard de tous ses voisins. Nous aurions pourtant besoin d'organismes de proximité qui redonnent quelque cohérence à la société.
Je n'ai pas été long, je n'aurai guère perturbé les débats et je ne vais pas vous ennuyer beaucoup plus longtemps, mais je tenais à vous dire cela, qui vient du coeur. Vous l'aurez compris : le soutien que j'apporte à ce texte est relativement modéré. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)