Vous n'aimez donc pas qu'on vous tende le miroir dans lequel vous pouvez voir les turpitudes de votre politique ! Nous vous le tendrons autant de fois qu'il le faudra. En tout état de cause, c'est non pas vous que je veux convaincre, car je sais cette mission impossible, ce sont les gens qui nous regardent et nous écoutent. Je veux leur faire comprendre notre point de vue et leur montrer que ce texte, s'il n'est ni tout noir ni tout blanc, est plutôt noir que blanc dans certaines de ses parties.
Vous le voyez, j'ai l'esprit dialecticien et je sais que M. Novelli n'est pas étranger à cette dialectique, sauf que nous ne l'abordons pas de la même manière et n'en tirons pas les mêmes conclusions.
Les chambres de commerce sont également très investies dans la formation professionnelle. Celle-ci constitue une mission prioritaire pour les CCI : elles assurent chaque année, au sein de leurs 500 établissements, la formation de plus de 600 000 élèves, apprentis, salariés ou demandeurs d'emploi. Ces quelques faits, méconnus du grand nombre, méritent d'être soulignés afin de mieux comprendre l'enjeu de ce texte de loi qui organise, de fait, le démantèlement de ces structures aujourd'hui au service du public.
Je l'ai dit au début de mon propos, ce projet de loi préfigure la réforme des collectivités territoriales et reflète le mépris du président Sarkozy envers la démocratie et les élus locaux. Quant au lien avec la réforme des collectivités, je me permets de vous citer, monsieur le secrétaire d'État : dans un entretien paru dans Les Échos en octobre 2008, vous affirmiez que le projet de loi était « à relier au débat qui s'engage sur les réformes des collectivités ». Vous ajoutiez : « J'attends du réseau consulaire qu'il donne l'exemple. »
Or, qu'est-ce qui est à l'origine de la réforme des collectivités ? Tout simplement la volonté du président Sarkozy d'en finir avec les résistances qui pourraient venir d'instances démocratiquement élues, et donc légitimes, à savoir les conseils généraux et régionaux. En majorité situées à gauche de l'UMP, ces collectivités peuvent encore freiner les ravages sociaux provoqués par vos politiques, imaginées dans les salons du Fouquet's.