…mais, vous le savez, l'habit ne fait pas le moine et, avant de vous donner l'absolution, je passerai un temps certain à vous confesser sur la réalité de vos intentions. (Sourires.)
Vous avez parlé de « longues et larges concertations », monsieur le secrétaire d'État : la langue de bois commence, me disais-je en vous entendant. Vous auriez aussi pu, les enrichissant d'une troisième dimension, les qualifier de « profondes », et même ajouter à cette dimension spatiale, sans qu'on y voie trop clair, en parlant de concertations « vaporeuses ». (Sourires.) Plus tard – et je reconnais que vous êtes, en matière de libéralisme, un homme de foi – vous avez déclaré : « Nous sortons difficilement de la crise ». Certes, nous ne pouvons contester ni le mot « crise » ni l'adverbe « difficilement », mais il faut vraiment avoir l'aveuglement des vieux croyants pour penser que l'on sort de cette crise. Moi, j'aurais tendance à dire que l'on s'y enfonce comme on descend au fin fond de l'enfer. C'est le résultat de votre politique, mais il faut reconnaître que vous n'êtes pas seul responsable. Plus globalement, c'est votre système qui est responsable de la situation dans laquelle nous sommes, même si vous avez contribué avec zèle à nous y plonger.
Ce renforcement régional, avez-vous dit, ne se fera pas au détriment des structures infrarégionales. Mais moi, voyez-vous, j'ai beaucoup de révérence pour Descartes, et ce que vous donnez aux uns, j'ai tendance à penser que ce que vous allez donner aux chambres régionales, vous allez forcément le retirer aux chambres départementales. Je note que notre collègue André Schneider, qui est alsacien, donc homme de raison et de rationalité, n'est pas loin de partager mon point de vue.