On présente à tort les maisons d'assistants maternels comme une solution de remplacement aux crèches ou aux établissements « multi-accueil », mais cette réponse ne sera pas suffisante si l'on veut créer les 100 000 ou 200 000 places supplémentaires nécessaires.
Je rends hommage au travail des assistantes maternelles, et je pense que leur profession doit être valorisée – c'est d'ailleurs ce que j'ai fait en tant que conseiller général. Je suis même président de leur association, mais j'estime que les modalités retenues ne répondent ni aux exigences de qualité, ni aux exigences de sécurité que l'on impose aux structures d'accueil collectif. Les maisons d'assistants maternels sont une offre nouvelle, qui n'est pas à dédaigner, surtout en milieu rural, mais qui ne peut être une solution de substitution. Quand on connaît l'angoisse des parents qui confient leurs enfants à une structure collective et les problèmes psychologiques liés à l'accueil de l'enfant, on ne peut que s'interroger sur cette ambition. Par ailleurs, l'enfant ne sera pas accueilli dans les mêmes conditions que dans une crèche, qui possède un directeur et un responsable médical. Il est donc erroné de penser que cette proposition de loi répondra à l'engagement de créer 100 000 places supplémentaires.
L'idée d'améliorer l'accueil des enfants par les assistantes maternelles et de permettre leur regroupement n'est pas mauvaise, mais il s'agissait jusqu'à présent d'une simple expérimentation. La généralisation du dispositif exigerait de mieux prendre en considération la sécurité des enfants et des parents, lesquels, je le rappelle, hésitent à concevoir un deuxième enfant s'ils n'ont pas trouvé de mode de garde pour le premier. Et ce n'est pas ce texte qui réglera la question : en cas de problème, le dispositif sera inopérant.
Dans une crèche, c'est le projet éducatif, auquel participent aussi les parents, qui est déterminant ; la crèche est, en outre, un lieu où l'on repère les difficultés des familles, ainsi que les troubles psychologiques. Dieu sait que les assistantes maternelles aiment les enfants et qu'elles font bien leur travail, mais elles ne pourront jamais se substituer à de telles structures !
S'agissant de la convention, j'y suis favorable – quoique je note que la caisse d'allocations familiales tend à se désengager financièrement, en aidant moins les communes.
En résumé, si vous généralisez ce système, la première conséquence sera de générer tellement d'angoisse chez les parents qu'ils ne feront pas de deuxième enfant. En tant que pédiatre, je suis inquiet ! La qualité et la sécurité de l'accueil dans ces maisons ne seront jamais équivalentes à celles offertes dans une micro-crèche ou dans un établissement « multi-accueil ». Si vous présentez la proposition comme une chance pour les assistants, nous sommes d'accord, sinon vous commettez une grave erreur.