Il apparaît important de rappeler le contexte au regard des engagements de la France de porter à 23 % de sa consommation énergétique finale, la part des énergies renouvelables. Or, la France pourra-t-elle tenir sa parole ? On constate que pour respecter l'objectif qu'elle s'est assigné, il faudrait augmenter la puissance éolienne de 1 300 MW par an au minimum, alors, qu'en 2009, 1 000 MW seulement on été installés.
Toutes les propositions de la mission aboutiront à freiner le développement de l'éolien. De plus, les évolutions du rapport à partir d'une première version très orientée n'apportent pas d'avancées significatives, d'autant qu'il reprend sans esprit critique les positions de la Commission de régulation de l'énergie qui devait donner son avis sur des tarifs et a, en fait, exprimé une opinion sur l'opportunité de l'énergie éolienne. Ce document maintient, par ailleurs, l'idée fausse que toute production éolienne doit être adossée à des capacités de production thermiques complémentaires du fait de son intermittence, alors qu'en 2006, par exemple, l'éolien s'est même partiellement substitué à de la production d'origine nucléaire, ce dont le rapport se garde de parler.
De même, ne sont pas repris les propos de la directrice de la législation fiscale qui, au cours de son audition, a bien indiqué qu'il n'y avait pas d'effet d'aubaine, ce que confirme d'ailleurs un récent article de la Revue de l'Énergie qui souligne que la rentabilité moyenne des investissements est de 12 %. À mon avis, la France perdra en crédibilité si elle ne peut pas tenir ses engagements, ce que laisse augurer un rapport bien trop peu prospectif qui, par exemple, ne s'est pas intéressé à des efforts de recherche actuellement conduits pour mettre au point des éoliennes de plus petite dimension et pourtant capables de gagner en puissance.