La majorité est au pouvoir depuis 2002 ; si je calcule bien, cela ne fait pas moins de huit ans ! (« Bravo ! » et rires sur les bancs du groupe UMP.) Le problème, c'est que, lorsque nous vous rappelons, lors des questions au Gouvernement, que vous avez déjà eu tout le temps d'agir, vous avez tendance à oublier ce calcul !
Aujourd'hui, en matière de dialogue social, nous avons affaire à un Gouvernement sous lequel on atteint le fond du gouffre. La question des infirmières en est un bon exemple : au nom d'un dialogue que vous prétendez fructueux, vous prétendez faire passer en force, dans la discrétion d'une séance de nuit, une réforme qu'aucun syndicat n'a signée, à l'exception d'un seul, très minoritaire, une réforme qui est donc refusée par l'immense majorité des représentants des syndicats d'infirmiers et d'infirmières.
L'article 30 constitue un nouveau coup fourré de ce Gouvernement ; un mauvais coup pour faire passer une réforme dont personne ne veut.
Tout cela nous inquiète beaucoup. Ce soir, j'ai dîné avec M. Mallot ; il avait du mal à manger tant il était angoissé. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Lorsque l'on voit, me disait-il, ce que le Gouvernement fait ce soir, qu'en sera-t-il demain de la réforme des retraites ? À quelques-uns, nous avons tenté de lui remonter le moral afin qu'il retrouve des forces, ses forces qui nous sont si utiles sur les bancs de l'opposition. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)