Chacun a des aspirations, des projets de vie, chacun fait déjà aujourd'hui des choix en matière de trajectoires professionnelles : mobilités professionnelles, périodes de disponibilité, d'exercice en libéral, en intérim. C'est justement la richesse du métier d'infirmier.
Pourquoi ne seraient-ils pas aujourd'hui capables de faire ce choix ? Les personnels ont l'habitude, savez-vous, d'élaborer des stratégies de carrière, et c'est heureux. Je réfute donc avec la plus grande force le terme de « chantage » : les infirmières ne sont pas des petites filles, je leur propose un choix, avec différentes contreparties, et j'ai la plus grande confiance dans la capacité de chacune, de chacun, de faire le meilleur choix pour elle, pour lui, pour ses projets, pour ses proches.
Des questions m'ont été posées sur les masters, notamment par Isabelle Vasseur qui connaît particulièrement bien ces sujets, et sur les masters pour les infirmières anesthésistes que l'on appelle les IADE.
Certains d'entre vous s'interrogent sur la reconnaissance universitaire des IADE, et plus globalement des infirmiers spécialisés. Je tiens à vous rassurer : celle-ci est bien programmée.
La reconnaissance au niveau L des infirmiers en soins généraux était un préalable indispensable. C'est désormais chose faite.
Nous poursuivons la même démarche avec les professionnels concernés et les organisations syndicales, avec lesquelles nous travaillons de manière permanente depuis de nombreuses années sur ces sujets, pour réformer les études des infirmiers spécialisés – infirmiers de bloc opératoire, IADE, puériculteurs.
Deux axes sont actuellement à l'étude : d'une part, la « ré-ingénierie » du diplôme, c'est-à-dire une réécriture du référentiel d'activité et des compétences du métier, puis, dans un second temps, du référentiel de formation ; d'autre part, les pratiques avancées, mises en place à partir de cette année. Ce sujet m'est cher. Le but est de déboucher sur des propositions permettant d'identifier les actes ou les activités susceptibles d'être transférés par les médecins sur les infirmiers spécialisés. Cette réflexion doit également mettre en évidence les activités nouvelles correspondant aux besoins de santé de la population.
Autrement dit, la concertation la plus large est actuellement conduite pour pouvoir inscrire la formation des infirmiers spécialisés dans le dispositif LMD, comme je m'y étais engagée.
Toujours concernant les infirmières anesthésistes, je souhaite m'arrêter quelques instants sur la revalorisation prévue dans le protocole du 2 février 2010. Celui-ci revalorise très sensiblement les IADE en début de carrière : dès 2012, celles-ci auront un gain de rémunération annuel net de près de 2 880 euros, qui s'ajouteront aux 1 024 euros obtenus en 2002. En fin de carrière, les IADE auront un gain de plus de 2 000 euros, qui s'ajouteront aux 3 330 euros obtenus précédemment.