Le Grenelle de l'environnement est un moment historique, certes important, mais il ne saurait être institutionnalisé, car on prend le risque ainsi de court-circuiter les canaux normaux de la décision politique.
Je n'ai pas apprécié que le Parlement ait été écarté du processus qui s'est déroulé entre l'exécutif et un certain nombre d'associations environnementales. Elles travaillent beaucoup, et parfois bien, mais n'ont qu'une légitimité limitée et ne sauraient se poser en seul partenaire légitime sur le sujet de l'environnement et du développement durable. Si ces associations doivent un jour siéger au Conseil, il faudra qu'elles s'adaptent à l'esprit de l'institution. S'il y a un message que je souhaite faire passer, c'est bien celui-là.
Vous l'avez bien compris, je doute encore beaucoup de l'utilité du Conseil économique, social et environnemental. J'ai également des craintes sur les risques de dérives et d'empiétements sur le domaine politique. J'espère, dans les deux cas, que l'avenir me donnera tort.