Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.
Depuis plusieurs semaines, des jeunes professeurs stagiaires formés à l'IUFM de La Réunion ayant réussi les concours de l'éducation nationale manifestent pour contester leur affectation d'office dans les académies de la région parisienne. Ils entament aujourd'hui même une nouvelle action soutenue par des enseignants déjà en poste.
La volonté de ces professeurs stagiaires d'enseigner à La Réunion est d'autant plus forte qu'ils savent que, dans plusieurs disciplines, de nombreux postes resteront vacants dans l'académie de La Réunion, en EPS par exemple, et à coup sûr dans les lycées professionnels. Ils savent aussi parfaitement que, pour occuper ces postes, on fera appel à des contractuels.
Ces enseignants n'ignorent pas non plus que le volume d'heures supplémentaires est très important dans cette académie puisqu'il représente 10 % des heures d'enseignement, soit l'équivalent de presque sept cents postes.
Et puis, s'ils n'oublient nullement le caractère national du concours auquel ils se sont présentés, ces nouveaux lauréats ont tous en mémoire les propos du Président de la République, qui déclarait, le 6 novembre 2009 au Palais de l'Élysée : « La sacro-sainte règle de la mobilité administrative n'a aucun sens quand sa mobilité, on va la faire à plusieurs milliers de kilomètres de sa famille. Ce n'est tout de même pas du tout le même contexte qu'en métropole. »
De fait, pour bon nombre de ces enseignants stagiaires, une mutation d'office à 10 000 kilomètres de La Réunion sera synonyme, s'ils ne veulent pas perdre le bénéfice du concours, de graves perturbations familiales, de divorces géographiques, de toutes sortes de difficultés pourtant évitables.
Ma question est simple : ces enseignants stagiaires se verront-ils appliquer les nouvelles dispositions souhaitées par le Président de la République en matière de mobilité des fonctionnaires ultramarins ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)