En effet, le nombre de travailleurs pauvres a augmenté de 21 % entre 2003 et 2005, années pendant lesquelles, pourtant, le salaire minimum a connu ses plus fortes revalorisations.
Le Conseil d'analyse économique rappelait récemment que l'existence d'un salaire minimum n'endiguait pas forcément la pauvreté laborieuse.
Dans le même temps, le nombre de personnes dont les ressources dépendent des minima sociaux a inexorablement augmenté : on en compte aujourd'hui plus de 6 millions. Parmi elles, on dénombre 1,2 million d'allocataires du RMI, 200 000 bénéficiaires de l'allocation parent isolé, 400 000 bénéficiaires de l'allocation spécifique solidarité et 800 000 de l'allocation adulte handicapé.
Toute une frange de la population est désormais vulnérable. Au-delà du noyau dur de la misère, s'étend un halo de pauvreté. Réduire la pauvreté est un impératif, mais les voies à emprunter ne sont pas les mêmes que celles qu'il fallait suivre il y a vingt ou quarante ans.