Mais cela n'empêchera pas que certains ne veuillent pas savoir, que certains fassent mine de n'avoir rien entendu !
Vous savez bien comment cela se passe – j'imagine que, comme à nous, on vous l'a raconté. J'ai fait moi-même l'expérience : je suis allé dans un magasin où je n'étais pas connu, et j'ai demandé à contracter un crédit. Je les ai prévenus que mon endettement était déjà élevé – je n'ai pas fini de payer ma maison, j'ai ceci, j'ai cela – et le commercial a fini par me dire : « Écoutez, monsieur, si vous voulez vraiment acheter ce téléviseur, je suis obligé de vous dire que je n'ai rien entendu. Sinon, je ne peux pas vous le donner. »
Avec vos propositions, madame la ministre, comme avec celles de M. le rapporteur, rien n'indique que cette situation changera.
D'autres problèmes se posent encore, notamment sur les rémunérations – vous le savez aussi.
Vous avez largement détaillé tout à l'heure vos propositions, je serai donc rapide.
J'oserai dire que vous êtes au milieu du gué. Vous avez fait une avancée, et nous n'allons certes pas la contester. Mais les marins comme ceux qui traversent la rivière vous le diront : être au milieu du gué, c'est la plus mauvaise position ; c'est le moment où l'on ne peut plus reculer, mais c'est aussi le moment où, si l'on demeure immobile trop longtemps, on risque de ne plus pouvoir avancer et d'être submergé.
Je crains que, si nous en restons à votre projet, ce ne soit un coup d'épée dans l'eau – pour user encore d'une métaphore aquatique.
Vous nous reprochez souvent de démonter ce que vous faites sans faire de propositions. Sur ce texte, vous ne pouvez vraiment pas nous faire ce reproche ! Nous avons déposé une proposition de loi, qui a été débattue ici même le 15 octobre dernier ; et le seul argument que vous avez développé, monsieur Loos – vous étiez l'orateur principal du groupe UMP –, c'était de nous demander d'être patients puisque vous alliez faire quelque chose de mieux, et tout de suite !
Tout de suite ? On voit ce qu'il en a été. Pendant ce temps-là, ce sont déjà 100 000 personnes qui ont déposé un dossier de surendettement – puisqu'il y en a 216 000 par an. Et de plus, vous n'avez que très peu amélioré votre proposition.
Quelles sont nos propositions ?
Nous proposons, d'abord, la suppression du crédit revolving. Nous y reviendrons lors de la discussion des articles. Je l'ai déjà dit et vous le savez bien : avertir les gens ne suffit pas. J'ai vu, comme tous ici, beaucoup de cas.
Une dame concernée m'a dit : « Je sais bien que c'est dangereux, et je le sais depuis longtemps. J'ai commencé une fois, comme un gamin sur la plage : j'ai creusé un trou, et pour le boucher je suis allée chercher du sable plus loin, mais comme j'ai perdu du sable en route, j'ai fait un plus gros trou, et… » – et voilà !