…ce qui veut dire qu'on a déjà consommé le bien avant d'avoir commencé à le payer, on se met dans une situation que l'État connaît bien, puisque c'est à peu près la sienne : on emprunte pour vivre au jour le jour, pour ne pas dire hier ou avant-hier.
J'ai évoqué les problèmes de pouvoir d'achat et de revenus. Eh bien, on sait que les pratiques que je viens d'évoquer sont encouragées par ce que l'on appelle le crédit facile. Sans revenir sur tout ce qui a été dit, je rappellerai que c'est, en effet, « simple comme un coup de fil ». Ces offres sont couplées avec la carte du magasin et sont, pour ainsi dire, placées par le vendeur en même temps que le produit. Comme vous le savez, leurs taux d'intérêt sont prohibitifs – je me contente pour le moment de le signaler car j'y reviendrai tout à l'heure.
Curieusement, vous analysez cette situation à peu près comme nous : vous constatez que tout cela ne va pas bien. Certes, vous n'osez pas insister sur le problème du pouvoir d'achat. Vous mettez plutôt en avant l'idée qu'il ne faut surtout pas casser l'économie, considérant sans doute que les seuls responsables de sa bonne marche sont les pauvres et que les riches – ceux à qui vous avez pourtant lâché beaucoup de moyens depuis trois années, c'est-à-dire depuis que le Président de la République actuel a été élu – n'ont aucune responsabilité dans la situation…
Bref, vos propositions ne sont pas contestables, mais elles sont terriblement insuffisantes. Vous dites que, certes, on ne va pas supprimer le crédit revolving, mais que l'on obligera à un remboursement minimum.
Nous n'avons toujours pas compris – ou plutôt nous croyons justement avoir trop bien compris – le fait qu'il serait, en revanche, possible de recharger. Si l'on rembourse d'un côté et que, de l'autre, on recharge le crédit, cela ne va pas changer grand-chose en réalité !