Madame la ministre, permettez-moi une remarque sur les conditions dans lesquelles l'examen de ce projet de loi sur le crédit à la consommation et le surendettement des ménages va avoir lieu. Nos débats vont être hachés : un bout aujourd'hui, un bout la semaine prochaine, un autre dans quinze jours et, si nécessaire, un bout à la saint-glinglin. Si ce texte est si important, pourquoi ne pas avoir dégagé, dans l'ordre du jour, des plages de temps suffisantes pour permettre un véritable débat ? S'il s'était agi des banquiers, vous auriez trouvé le temps. Mais il s'agit des petites gens modestes...
Le surendettement est très loin d'être marginal. Au reste, je constate que personne n'a encore parlé des interdits bancaires, dont vous connaissez le nombre considérable dans notre pays. Or, ces deux phénomènes sont liés, comme vous le savez. Le surendettement concerne aujourd'hui, en France, 800 000 ménages et environ 2 millions de nos concitoyens, mais nous ne disposons que de quelques heures pour examiner un texte dont la technicité n'a d'égale que le mépris affiché par le Président Sarkozy pour le Parlement et, plus grave encore, pour la souffrance des Français. Il est vrai que l'on ne peut pas à la fois choyer les copains de table du Fouquet's et s'intéresser à ceux dont les fins de mois commencent le 10.