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Intervention de Chantal Robin-Rodrigo

Réunion du 24 mars 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Robin-Rodrigo :

Monsieur le Premier ministre, les Français ont choisi de sanctionner durement par leur vote sans appel la politique menée par votre gouvernement ; et s'il est un domaine qui marque votre échec plus que tout autre, c'est celui de la politique de la ville.

Dans nos quartiers défavorisés, ce sont trois électeurs sur quatre qui ont fait le choix de ne pas se déplacer. Ce résultat traduit non seulement un sentiment d'abandon et d'injustice, mais constitue sans nul doute un échec pour la démocratie.

Comment ne pas comprendre que, pour les habitants des banlieues, le vote n'ait plus de sens ?

Annoncé en grande pompe, le plan « Espoir banlieues » est un terrible échec. Tous les indicateurs sont au rouge !

Parlons du chômage : la proportion de jeunes au chômage ou en inactivité est toujours deux fois plus importante dans ces quartiers qu'ailleurs. Parlons de l'insertion sociale : sur les 45 000 contrats d'autonomie annoncés, seuls 13 000 ont été signés, un millier seulement a conduit à une entrée dans une formation ou un emploi. Parlons de l'échec scolaire : la proportion de redoublants reste deux fois plus élevée que partout ailleurs. Parlons de l'insécurité : la violence, la délinquance et les incivilités sont le lot quotidien des habitants des quartiers depuis que vous avez supprimé la police de proximité. Parlons de la rénovation urbaine : les opérations de démolition-reconstruction n'entament pas la logique de ghetto qu'elles sont censées défaire, parce que vous avez négligé l'accompagnement social et économique des populations.

Et que dire de la baisse constante, au fil des lois de finances, des crédits affectés à la politique de la ville ? Les associations de terrain manquent tout simplement de crédits. Il ne faut donc pas s'étonner que les habitants de ces quartiers n'aient plus confiance ni en leurs institutions, ni dans le vote.

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