Ma question s'adresse à M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, et s'inscrit dans la droite ligne des interventions du groupe centriste depuis de nombreux mois. J'y associe mes collègues Michel Hunault et Marc Vampa.
Monsieur le ministre, le monde agricole traverse une crise profonde, qui dure et qui touche toutes les productions. Aux yeux du Gouvernement, nos agriculteurs sont-ils simplement là pour aménager le territoire, ou l'agriculture française est-elle encore source de développement économique, créatrice d'emplois et de richesse pour notre pays ?
Le Gouvernement a mis en oeuvre un plan de soutien à l'agriculture française, et c'est très bien ! Cependant, la vraie réponse est européenne. La régulation que nous appelons tous de nos voeux tarde à se mettre en place. Les réponses et les actes de l'Union européenne ne sont pas à la hauteur des enjeux auxquels doivent faire face nos agriculteurs.
La question du revenu agricole reste posée. L'exemple du prix du lait, qui peine encore à faire l'objet d'un accord entre les producteurs et les industriels, est inacceptable. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.) Le lait est payé 28 centimes le litre au producteur, alors que le consommateur l'achète 60 centimes. Le prix des fruits dans un même bassin de production est payé 20 centimes le kilo au producteur, pour être revendu 3 euros le kilo au consommateur. Le cas du porc est criant : payé 1,10 euro le kilo au producteur, on le retrouve à 19 euros le kilo en moyenne dans les rayons des grands magasins. Comment accepter cela ?
Monsieur le ministre, à la veille du prochain conseil européen, le Président de la République, le Premier ministre et le Gouvernement entendent-ils taper du poing sur la table pour qu'enfin l'Union européenne nous entende et réagisse dans les meilleurs délais avec de vraies propositions qui permettent à nos agriculteurs de vivre de leur métier ? Il en va de la survie de l'agriculture française. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)