Le sport est, non seulement un fait de société, mais encore une activité ayant valeur d'exemple, notamment pour les jeunes, car il fait rêver nombre d'entre eux. Il existe un phénomène d'identification aux sportifs professionnels, et une volonté somme toute légitime de les imiter. Le sport représente un certain nombre de valeurs, comme le dépassement de soi, le goût de l'effort, le goût de la victoire, sans oublier le rôle d'ascenseur social qu'il peut jouer, ainsi que l'argent et la célébrité qu'il y a autour.
Nous parlons ici du sport en général, mais il faudrait sans doute parler plus spécialement du football car, si nous évoquons ces problèmes, c'est avant tout en raison des dérives propres à ce sport.
Il y a tout d'abord, bien entendu, la question de l'argent. J'ai été assez surpris en voyant il y a quelques jours, dans L'Équipe Magazine, les salaires des cinquante sportifs français les mieux payés, dont quarante-trois footballeurs. Le cinquantième gagne quarante fois plus qu'un député ! Cela donne une idée du décalage existant avec la vie réelle.
Il y a aussi la question de la violence, qui ne se déchaîne plus seulement entre clubs, mais aussi entre supporters d'un même club – c'est ainsi qu'est mort, tout récemment, un supporter du PSG. Cela m'amène à faire une comparaison avec un autre sport : le rugby. J'ai assisté samedi soir au match entre la France et l'Angleterre. Les supporters français et anglais étaient mélangés dans les tribunes, sans que cela crée aucune difficulté.
Même si le rugby est devenu un sport professionnel, il a su garder un certain nombre de valeurs, un certain sens de la mesure, et je terminerai par un point qui me paraît essentiel : la volonté de la Ligne nationale de rugby d'imposer peu à peu aux clubs un quota de jeunes issus des filières de formation, l'objectif étant d'arriver à 60 % en 2013, ce qui résoudra en partie les problèmes de transfert.