Moraliser la profession d'agent sportif, voilà un objectif qui résonne dans cet hémicycle comme un défi ambitieux. Moraliser, certes, mais surtout protéger. Chacun ici le reconnaît, l'activité d'agent sportif, déjà réglementée, fait pourtant l'objet de très nombreux contournements, entraînant et couvrant des transactions plus que douteuses, devenant une plate-forme d'argent lui aussi douteux.
J'axerai mon intervention sur les risques potentiels d'exploitation des mineurs.
Il existe dans le sport en général et dans le football en particulier un véritable vivier de jeunes joueurs pétris de qualités, trop souvent exploités par des agents sportifs peu consciencieux et, surtout, avides de profits sonnants et trébuchants. À combien de familles de jeunes footballeurs, d'Afrique plus particulièrement, a-t-on proposé des sommes fabuleuses à leurs yeux pour prendre en charge leurs enfants, en leur promettant une carrière prestigieuse ? Mais la réalité, vous la connaissez. Cette protection bienveillante se monnaie, et profite très concrètement à des agents peu scrupuleux.
Une telle exploitation est insupportable et inacceptable. Toutes ces pratiques se donnent libre cours au détriment de l'éthique, souvent évoquée dans cet hémicycle, et de la protection des mineurs tout particulièrement.
Le groupe SRC reste inquiet face à cette proposition de loi, car nous sommes perplexes quant à son efficacité concrète, s'agissant notamment de la protection des mineurs. C'est sur ce point que nous devons rester vigilants, voire intransigeants. La fragilité potentielle des mineurs offre en effet un terreau facile à un enrichissement immoral et frauduleux. C'est pourquoi les sanctions devront être adaptées aux fautes recensées et majorées en fonction de la gravité enregistrée. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)