C'était un premier pas important. Et je rappelle, puisqu'il faut vous répéter les choses, que lorsque j'ai rencontré mon homologue espagnol il y a quelques semaines, je lui ai demandé que la question du fair-play financier soit inscrite à l'agenda de la présidence espagnol, ce qu'il a accepté.
L'une des premiers actes à mon arrivée au ministère des sports a consisté à me rendre en Suisse pour rencontrer Michel Platini afin de parler de cette idée que je souhaite prolonger sur un plan politique, c'est-à-dire à Bruxelles. Mais ne vous faites aucune illusion : nous n'aurons pas uniquement des alliés sur un tel dossier. Je suis pourtant décidée à le porter, c'est indispensable.
Pour ce qui est des montants des transferts et des salaires des joueurs, il est facile d'agiter des chiffres dans un seul but populiste (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR). Vous savez pertinemment qu'il ne sert à rien de parler des salaires en France, car le problème est européen. Si vous voulez régler cette question, vous devez traiter le sujet sur le plan européen car, par définition, les transferts sont transfrontaliers. En en restant au niveau français, vous vous contenterez de faire des discours plutôt que d'agir efficacement.
Pour notre part, nous agissons, avec Michel Platini, grâce à l'initiative pour le fair-play financier, et avec la présidence espagnole de l'Union européenne. Ainsi des sommets sont programmés en avril et en mai prochains qui réuniront les ministres des sports européens afin de traiter spécifiquement de ces sujets. Là encore, il s'agit bien d'actes.
Il ne sert donc à rien d'agiter des chiffres comme des épouvantails pour faire peur aux Français : ces chiffres-là, on les retrouve dans tous les autres pays européens, et pas seulement en France. Comprenez que la seule action possible doit être menée à l'échelle continentale, et pas au seul niveau français – cela vaut aussi pour les bonus ou les traders.