Monsieur Néri, vous demandez un énième rapport alors que vous avez déjà pu recevoir et entendre toutes les personnes que vous vouliez ! Mme la présidente vient de rappeler que de nombreuses auditions ont eu lieu.
J'ai moi-même entendu tous les acteurs et pris note des positions les plus contradictoires. Pendant des années, des missions, des rapports et des études se sont accumulés, nous faut-il vraiment un rapport supplémentaire pour enfin passer à l'action ?
S'il avait fallu attendre un autre rapport sur des réalités que nous connaissions déjà, jamais je n'aurai créé le fonds sportif pour la protection de l'enfance pour agir contre l'esclavage sportif. Là non plus, nous ne vous avons pas attendu pour travailler sur ce sujet. Je me suis moi-même rendu en Afrique du sud, dans des townships, où j'ai rencontré des organisations comme Diambars ou Football for hope qui interviennent auprès des jeunes pour lutter contre la traite des sportifs mineurs. Le fonds sportif, à la fois public et privé, a pour vocation d'intervenir sur le terrain car nous sommes tous les jours confrontés à des mineurs africains qui se retrouvent en France après qu'on leur a fait miroiter des rêves de carrières professionnels dans le football.
Je ne vois donc pas ce qu'un rapport supplémentaire aurait pu nous apporter, il y en a déjà eu de nombreux. Aujourd'hui, nous sommes dans le champ de l'intervention.
De la même manière, j'ai pu travailler avec de nombreux sportifs et d'anciens footballeurs soucieux de s'impliquer sur ces sujets. Je pense à des personnalités comme Bernard Lama ou Roger Milla. Nous ne sommes plus au temps des rapports, mais au temps de l'action.
À vous entendre, nous n'aurions rien fait durant la présidence française de l'Union européenne.