On la vu lors de l'examen du projet de loi sur les paris en ligne : nous aurions pu maintenir le monopole de la Française des Jeux et du PMU, mais nous nous sommes empressés de transposer la directive européenne pour la mise en concurrence des jeux avant de nous promettre d'encadrer, de moraliser les jeux en ligne. On l'a également vu pour la construction des grands stades où, sous prétexte de répondre à des besoins, on a laissé libre cours à l'invasion du privé. On l'a vu, plus anciennement, lorsque l'on a transformé les sociétés anonymes à vocation sportive et permis la cotation en bourse. À chaque fois, nos actes ont prouvé que nous étions loin de porter l'éthique du sport.
Nous sommes confrontés à la même difficulté ce soir avec cette proposition de loi. Si elle comporte certes des avancées sur l'encadrement des agents sportifs, parallèlement, plusieurs de ses articles laissent libre cours à la marchandisation avec le double mandatement ou encore le rôle confié aux ligues pour le suivi des agents sportifs. Quoi qu'en disent les députés de l'UMP, j'y retrouve le discours plus général que nous entendons sur la moralisation du capitalisme. Cela reste un discours. Pendant ce temps, l'argent continue d'être roi.
Cette motion de rejet préalable devrait donc nous permettre, si elle était adoptée par l'ensemble des députés ici présents, de travailler à une véritable loi porteuse d'éthique dans le sport, porteuse d'un véritable combat contre l'argent roi qui veut tout simplement mettre le sport au service de ses profits. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et du groupe SRC.)
(La motion de rejet préalable, mise aux voix, n'est pas adoptée.)