À la reprise de nos travaux, vous ne trouvez pas d'autre texte à défendre que celui-ci ! On sait, grâce au rapport du GAFI, le Groupe d'action financière, combien certaines disciplines sportives, parmi lesquelles le football, peuvent être attrayantes pour l'économie criminelle. Autoriser le double mandatement, c'est les rendre plus attractives encore, c'est presque un appel du pied.
Quels sont les arguments invoqués par l'auteur et les défenseurs de ce texte ? « Tout le monde contourne la loi actuelle, autant entériner un état de fait et parier sur une meilleure transparence, pour un meilleur contrôle. » Au vu de l'intensité du contrôle exercé par les fédérations sur les contrats passés avec les agents de joueurs, c'est un pari qui semble risqué, bien trop risqué.
« Quoi que l'on fasse, les joueurs refuseront toujours de payer leur agent », nous dit-on. J'ai fait le test autour de moi : si je propose à mon boulanger de payer ses impôts, ô surprise !, il ne dit pas non. Bien sûr, les joueurs préfèrent dépenser moins pour gagner plus, mais, enfin, ils paient sans doute leur agent immobilier et leur comptable ; pourquoi ne paieraient-ils pas leur agent qui, lui aussi, est pour eux un prestataire de services ? Depuis quand le travail ne mérite-t-il plus salaire ?
Ma question, finalement, est la suivante : le sport business en général et le foot business en particulier sont-ils à ce point devenus une zone de non-droit que l'on renonce à se donner les moyens d'appliquer une loi de bon sens, pour valider par une autre loi des pratiques que l'on sait pertinemment être dangereuses ?