J'aimerais insister sur les leçons à tirer de votre action et de celle de votre prédécesseur à l'égard desquelles nous disposons désormais d'un certain recul. Il m'apparaît tout à fait normal que les banques positivent leur action dans une période difficile mais il est également important de tenir compte des remontées du terrain, lesquelles sont d'ailleurs positives sur de nombreux points, je pense notamment à la disponibilité des interlocuteurs. Aujourd'hui, le capitalisme ne veut plus prendre de risques : il est entré dans une nouvelle phase caractérisée par le besoin absolu de garanties qui le mettent totalement à l'abri, y compris s'il s'agit d'argent public afin de couvrir toutes les incertitudes.
Je souhaite vous poser trois questions :
– cette nouvelle phase du capitalisme ne va-t-elle pas conduire à pérenniser un système de médiation sauf à ce que l'on assiste à un retour des banques vers leur rôle historique en matière de crédit ? Cette dernière hypothèse ne semble pas être à l'ordre du jour tant il est vrai que les banques ne s'engagent pas à l'heure actuelle sans avoir reçu des garanties de l'Etat, des collectivités territoriales ou pris des sûretés réelles sur les biens personnels du chef d'entreprise. Il me semble au surplus que cette attitude des banques n'est pas directement liée à la crise économique que nous avons connue mais qu'elle constitue davantage leur mode nouveau de fonctionnement ;
– quels sont vos rapports avec OSEO, d'une part, et avec les cinq grands réseaux bancaires, d'autre part ? Avez-vous connaissance de demandes de crédits formulées par des chefs d'entreprises et qu'OSEO aurait refusé d'honorer ? J'en profite pour indiquer que nous serions favorables à la mise en place d'un pôle public bancaire pour ne pas laisser aux seules banques privées le financement de l'économie ;
– quel est votre sentiment sur l'évolution de la qualité des dossiers présentés par les entreprises ? Il ne semble pas qu'il y ait une dégradation de la qualité de ces dossiers et l'on constate pourtant une baisse des prêts accordés : là encore, l'argument tiré de la crise ne parait guère pertinent.