Ce sont là vos affaires avec le Sénat ! Je crois savoir que c'est une petite discussion à ce sujet qui fait que la loi organique n'est pas encore votée.
Je ne sais pas exactement ce que votre commission attend de ces auditions. Je n'ai pas l'intention de vous réciter la Constitution par coeur, d'autant que je ne suis pas sûr de pouvoir le faire après sa dernière modification.
Je suis né en 1941. J'aurai soixante-neuf ans en juillet prochain. Je suis issu d'un milieu de petits salariés. Mon père travaillait à l'imprimerie de la Banque de France – établissement qui avait été transféré au lendemain de la Première Guerre mondiale à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, dans la crainte d'une nouvelle invasion allemande. J'ai fait mes études à Clermont-Ferrand, puis à Paris, à l'université et à l'Institut de sciences politiques. Je suis ensuite entré dans l'administration du ministère des finances, avant d'être happé par la politique : j'ai été pendant dix-huit ans secrétaire du groupe socialiste – et, pour un temps, du groupe de la Fédération de la gauche – à l'Assemblée nationale.
En 1981, au lendemain ou au surlendemain de son élection, le président Mitterrand m'a demandé d'être de la première fournée de ses collaborateurs à l'Élysée – M. Daniel Vaillant, ici présent, s'en souvient certainement. J'y suis resté quatorze ans. J'avais en charge, auprès du Président, tout le fonctionnement de l'État, la plupart des nominations importantes, le fonctionnement institutionnel.
Au milieu de cette période, j'ai été appelé à siéger au Gouvernement pendant quatre ans et demi. J'ai volontairement quitté mes fonctions en 1992 pour retourner au Sénat, où j'avais été élu en 1981, à l'occasion d'une élection partielle au siège de Roger Quilliot, nommé ministre du logement. Depuis, j'ai été réélu sénateur du Puy-de-Dôme à chaque consultation.
J'ai été vice-président du conseil général et du conseil régional, à l'heureuse époque où tous les cumuls étaient autorisés. Je suis maire et président de l'assemblée des maires de mon département. J'ai été trésorier de l'Association des maires de France jusqu'à l'année dernière. Enfin, je suis vice-président de l'Institut François-Mitterrand, fondation que le Président avait créée juste avant son décès.
Je n'ai pas été candidat à la fonction pour laquelle vous avez demandé de m'entendre ce matin : on n'est pas candidat à ce genre de fonction. Lorsque l'on me l'avait proposé, il y a plusieurs années déjà, je m'étais déclaré intéressé, mais je n'ai pas particulièrement manifesté mon intention d'être candidat.
J'ajoute que le projet de ma nomination n'est la contrepartie de rien : personne ne m'a demandé de lien d'allégeance ou de jurer sur les saintes tables ou les saintes écritures de l'Élysée !