…mais vous m'avez répondu que vous n'aviez pas le temps de me recevoir avec les syndicalistes. Nous allons au désastre, malgré ce que promettait le cabinet du secrétaire d'État aux transports – le vôtre, monsieur Busserau – il y a quelques mois.
J'en tire la réflexion suivante : alors qu'en matière de ligne TGV, le Gouvernement mettrait son veto à toute suppression de dessertes – vous l'avez affirmé vous-même –, pourquoi ne pas faire preuve de la même fermeté concernant le trafic diffus ? L'opposition du Gouvernement aurait le mérite de bien séparer la recherche de profits de la défense de l'environnement – car il faut bien comprendre que les deux ne sont pas compatibles.
L'État doit donc absolument mettre son veto au plan de restructuration de Fret SNCF, ce qui passe par un moratoire sur son schéma directeur. Il doit financer le trafic diffus, certes déficitaire, mais tellement bénéfique d'un point de vue social si l'on intègre les coûts environnementaux et ceux liés à l'entretien des routes. Il faudrait aussi mettre en place une tarification des transports routiers intégrant la totalité de leurs coûts externes, baisser le coût des sillons et améliorer leur qualité, avec la prise en charge, là aussi par l'État, de la dette de RFF.
Le trafic diffus doit être déclaré d'utilité publique. C'est la proposition des députés communistes, républicains et du Parti de Gauche. Vous n'en voulez pas, et vous pouvez compter sur nous pour l'expliquer à la population ! Je conclurai en vous disant qu'il n'est pas trop tard pour bien faire, monsieur Bussereau ! (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)