Deuxième remarque : sans redévelopper ce qui a été dit avec talent par mes collègues socialistes, je dirai qu'il s'agit à l'évidence d'une loi d'affichage, tout à fait hors sujet, et surtout d'une loi d'émotion. Comme vient de le démontrer Dominique Raimbourg, si les nombreux textes précédents avaient fait l'objet d'un traitement plus rapide, peut-être que les drames qui ont suscité ce texte auraient pu être évités.
Ma troisième remarque concerne un aspect plus politique. Ce projet de loi porte sur la lutte contre la récidive. Je me tourne vers le ministre – plutôt vers les deux ministres, puisque arrive celui qui est concerné par le texte suivant sur le logement – pour signaler qu'en la matière il est un domaine où la majorité, qui se prétend proche des problèmes de sécurité, et le Gouvernement ne font absolument rien, voire bloquent toute initiative pour éviter des drames futurs. Je veux parler, comme je le fais régulièrement, du procès pénal de l'amiante que le Gouvernement, ministre en tête, bloque à souhait. Les mois passent, les rendez-vous se déroulent, mais rien de concret n'en sort. La juge en charge du dossier, pourtant brillante – elle l'a prouvé dans le passé sur des questions similaires –, se désespère. Alors que le dossier concerne non pas une, deux, trois, dix ou vingt victimes, mais des dizaines, des centaines de milliers, le Gouvernement fait tout ce qu'il peut pour bloquer.