Le 28 janvier 2010, l'académie de La Réunion a pris une décision grave en modifiant, malgré l'opposition unanime des représentants des personnels, la carte de l'éducation prioritaire.
L'adoption de la nouvelle carte aura des retombées non négligeables sur l'avenir de plusieurs centaines d'enfants puisqu'elle risque de se solder par l'exclusion de plus d'une trentaine d'écoles des réseaux « réussite scolaire », « ambition réussite » et ZEP. Les enfants qui y sont scolarisés ne bénéficieront plus du soutien spécifique et des moyens supplémentaires dont ils ont pourtant besoin.
Malgré les difficultés et les retards des élèves, que personne ne conteste et que les différentes évaluations de compétences ne cessent d'ailleurs de confirmer, la suppression des dispositifs pédagogiques renforcés est programmée contre toute logique.
La règle retenue, selon laquelle le sort des écoles est décidé en fonction des critères mesurés non pas dans le primaire mais dans les collèges, aboutit à des résultats pour le moins contestables.
Les écoles de la commune de Saint-Paul risquent d'être particulièrement touchées alors même que plus d'un petit Saint-Paulois sur deux rencontre de grandes difficultés scolaires à l'entrée en sixième.
Tournant le dos à la situation réelle des enfants, les critères de seuil sont appliqués de façon mécanique. Comme si l'éducation prioritaire, dont le but est de rétablir l'égalité des chances, devait elle aussi contribuer à l'objectif général de réduction des personnels et des moyens.