Les occasions de parler de sport dans l'enceinte de l'Assemblée nationale ne sont pas si fréquentes et je me réjouis par conséquent de l'organisation de ces tables rondes. Nous avons aujourd'hui en face de nous des sportifs, d'anciens sportifs, des responsables sportifs dont le franc-parler rend le débat très intéressant.
Tout aussi incisif que lorsqu'il était le spécialiste des pénalties du côté de la Meinau, Philippe Piat a mis l'accent sur les conflits d'intérêts et il a posé, comme Alain Néri, la question de la responsabilité des joueurs eux-mêmes : même si nous sommes entrés dans la société de l'assistanat, faire les choses à la place des joueurs n'est sans doute pas le meilleur service à leur rendre.
La France impose aux agents un examen et une licence, ce qui n'est pas le cas dans les autres pays, et cette proposition de loi comporte un certain nombre d'avancées, en particulier en ce qui concerne les moins de 16 ans.
Je comprends qu'il soit aujourd'hui devenu nécessaire, notamment au regard des sommes en jeu, de recourir à un agent. Mais si, à l'origine, on faisait passer en premier lieu l'intérêt du joueur, puis celui du club et enfin celui de l'agent, je me demande si les choses n'ont pas été inversées. Or, dans la mesure où les carrières sont brèves, il me semblerait important que les agents se consacrent davantage au plan de carrière des joueurs.
J'aimerais aussi que l'on introduise plus de moralité et de transparence dans les transferts des jeunes joueurs français vers l'étranger comme des jeunes joueurs étrangers vers la France, car j'ai l'impression qu'en la matière on cherche surtout à monnayer auprès des clubs les bonnes affaires qu'on leur permet de réaliser.
Enfin, je me demande s'il est encore possible aujourd'hui à un jeune pétri de qualités de réussir sans le concours d'un agent.