En ma qualité de président du Syndicat des joueurs professionnels de rugby, j'étais foncièrement opposé à la rémunération des agents sportifs par les clubs, mais j'ai abdiqué. Lutter pour le paiement de l'agent par le joueur – socle d'une certaine vertu – est peine perdue : même si vous arrivez à l'imposer par la loi, des montages comptables très simples, mais impliquant une inflation salariale, permettront toujours au club de payer indirectement l'agent. C'est une réalité de terrain incontournable : le joueur ne paiera jamais. On n'y est même pas arrivé dans notre milieu à l'époque où les choses n'étaient pas figées.
Concernant la moralisation, on oublie des personnages très importants : les présidents de club. Sans eux, les agents n'existent pas. Dans le rugby, les quatorze dirigeants institutionnels pourraient très bien se mettre autour d'une table…