Je souhaite revenir sur la comparaison que vous avez faite, monsieur le président, entre les États-Unis et l'Europe en matière de protection sociale. Il me paraît en effet qu'il y a une contradiction majeure entre les propos que vous avez tenus et vos appels réitérés à l'efficacité de la dépense. S'il suffisait de comparer le niveau de la dépense sociale pour apprécier celui de l'État providence, les classements internationaux seraient simples. Mais ce qui compte, c'est de rapporter la dépense engagée – qu'elle soit publique ou privée est un choix politique – à la qualité des services rendus et à la capacité d'assurer la protection de l'ensemble de la population. Or il me semble difficile de défendre la thèse selon laquelle la protection sociale et le niveau de solidarité sociale aux États-Unis seraient équivalents à ce qu'ils sont en Europe. On peut défendre l'idée que la solidarité doit être assurée par des fonds privés – ce n'est pas mon opinion –, mais on ne peut dire qu'en matière de protection sociale les États-Unis feraient mieux que la Suède.