Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mesdames et messieurs les députés, permettez-moi de saluer la présence parmi nous de Nicole Ameline, qui a porté durant plusieurs années, avec une grande énergie, la politique du Gouvernement en matière d'égalité entre les hommes et les femmes, et qui porte aujourd'hui ce même message, extrêmement important, au sein des Nations unies. Sa présence, ainsi que celle de Mme la secrétaire d'État – une battante, elle aussi, comme le prouve son parcours politique – nous aideront à travailler sur cette proposition de résolution.
Comme vous le savez, les inégalités persistent entre les femmes et les hommes, dans notre pays comme chez nos voisins européens – ce constat n'est pas une nouveauté. Ces inégalités persistent surtout sur le marché du travail, où les femmes occupent plus souvent des emplois précaires, sont moins valorisées à des postes de responsabilité que leurs collègues masculins, et sont moins bien rémunérées à qualifications équivalentes. À tous les niveaux de l'entreprise, des emplois non qualifiés aux fonctions d'administrateur, une partie d'entre elles se heurtent à des blocages qui peuvent s'appeler « temps partiel subi » pour les plus précaires, ou « plafond de verre » pour les plus diplômées.
Ces inégalités sont intolérables et donnent une vraie responsabilité au législateur. En effet, pour faire progresser le droit des femmes, il ne suffit pas de légiférer ; si c'était le cas, les six lois sur l'égalité professionnelle votées par le Parlement depuis 1972 seraient effectives et nous ne serions pas là aujourd'hui pour défendre, une fois encore, les droits des femmes ! Il faut élaborer des lois capables de faire évoluer notre schéma culturel, nos cultures d'entreprise, notre perception des femmes.
Dans cette perspective, la présente proposition de résolution, qui rappelle au Gouvernement le chemin qu'il reste à parcourir en matière de droits des femmes, est une bonne initiative : elle invite le gouvernement français, la Commission européenne ainsi que la présidence espagnole à poursuivre leurs efforts en faveur de l'égalité. Comme vous le savez, la présidence espagnole a fait de cette question une priorité en son début de mandat. Lutter contre les discriminations, faire de l'égalité entre les femmes et les hommes une réalité effective, travailler à une meilleure intelligence entre vie familiale et vie professionnelle, valoriser les talents, aider les plus précaires à évoluer, évacuer les violences sexistes, telle est l'ambition que nous devons avoir aujourd'hui. La liste est longue, mais nous sommes tous d'accord pour dire qu'une nation moderne se reconnaît à la place qu'elle donne aux femmes. Je me félicite donc que la présidence espagnole se propose de faire de l'Europe une Union résolument moderne.
Cette proposition de résolution est une bonne initiative pour une autre raison : parce qu'elle accompagne une véritable actualité dans notre pays. À l'initiative de Jean-François Copé,…