Monsieur Hillmeyer, la réponse à votre question se trouve dans les contrats opérationnels tels qu'ils sont définis dans le Livre blanc. Nonobstant les opérations extérieures actuelles, les armées doivent être en mesure d'engager un groupe aéronaval – il est actuellement disponible –, 30 000 hommes de l'armée de terre pour une opération substantielle dans la durée et 70 avions en ligne. À l'heure actuelle, je ne vois pas que les contrats opérationnels soient affectés ou remis en cause. Cela dit, ils demeurent modestes.
Monsieur Guilloteau, une loi de programmation militaire s'efforce de réaliser des équilibres entre différentes contraintes. Pour cela, il faut trancher, faire des choix. L'élaboration du Livre blanc a procédé d'une réflexion poussée. Il a été tenu compte d'un existant, des contrats opérationnels ont été définis et des programmations ont été décidées. Une forte priorité a été accordée aux moyens de connaissance et de renseignement : drones, satellites, capteurs de guerre électronique. En Afghanistan, la mise à disposition de moyens de guerre électronique à des lieutenants d'infanterie représente un progrès considérable.
Pourquoi le programme Félin suscite-t-il tant de critiques, voire de quolibets ? Il constitue pourtant l'une des conditions de la sécurité de nos hommes ! C'est toujours pareil : on nous reproche alternativement d'exposer nos soldats au danger – dans l'affaire d'Ouzbine, nous les aurions insuffisamment protégés, leurs gilets pare-balles n'auraient pas été assez récents… – puis, lorsque nous les protégeons, de les alourdir d'équipements inutiles et de gêner leurs déplacements sur le terrain. Il faut faire confiance aux experts ; or ceux-ci ont unanimement considéré que le dispositif Félin était adapté aux risques courus par l'infanterie, en termes de protection du soldat comme de moyens de communication, et qu'il constituait donc une aide au renseignement et à la sécurité.