Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. J'y associe notamment tous mes collègues députés ultramarins républicains.
Monsieur le Premier ministre, vous nous demandiez, hier, d'être des députés de la nation. À nous, aujourd'hui, de vous demander d'être des ministres de la République ! (« Très bien ! » sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR.)
Mme Penchard est actuellement candidate aux élections régionales en Guadeloupe. À l'occasion d'un meeting dimanche dernier, elle a déclaré, de manière clientéliste, à propos des crédits affectés à l'outre-mer : « Cela me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de La Réunion, au bénéfice de la Martinique », avant de poursuivre : « Je n'ai envie de servir qu'une population, c'est la population guadeloupéenne ». (« Scandaleux ! » sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Ces propos ont suscité un très vif émoi. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) La candidature de Mme Penchard aux élections régionales est bien entendu légitime, son engagement en faveur sa région d'origine est naturel. Toutefois, sa charge actuelle est celle de ministre de l'outre-mer, de tout l'outre-mer. Elle aurait dû être ministre non seulement de la Guadeloupe, mais également de la Martinique, de la Guyane, de La Réunion et de Mayotte, de Saint-Pierre et Miquelon et des collectivités du Pacifique. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Or, par ses déclarations, elle indique on ne peut plus clairement qu'elle entend utiliser les moyens ministériels au profit de ses ambitions politiciennes en Guadeloupe et, de fait, qu'elle se désintéresse des autres. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Par ces propos, inadmissibles, Mme Penchard se disqualifie totalement pour continuer à assumer sa charge de ministre de tout l'outre-mer : elle est hors jeu !
Monsieur le Premier ministre, ma question est donc simple : quand allez-vous annoncer la démission de Mme Penchard ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR. – Protestations sur les bancs du groupe UMP.)