Monsieur le Premier ministre, les jeunes sont les premières victimes de la hausse du chômage et des inégalités.
Le chômage des moins de vingt-cinq ans touche un demi-million de jeunes, après avoir bondi de 20 % en un an. Les jeunes sont également les premiers frappés par la crise : derniers arrivés, ils sont aussi les premiers sortis. Et je ne parle pas des jeunes des quartiers populaires qui, eux, ont près de deux fois plus de difficultés que les autres à accéder à un emploi stable.
Les inégalités se creusent : un logement trop petit pour un jeune sur trois, découverts bancaires pour un sur cinq ; aujourd'hui, 45 % des pauvres ont moins de vingt-cinq ans.
Vous allez nous répondre : RSA jeunes – mais il ne touche qu'une minorité de jeunes, ceux ayant déjà travaillé deux ans dans les dernières trois années. Vous allez nous parler des 135 millions d'euros consacrés aux jeunes en difficulté dans le budget 2010, somme dérisoire à côté des milliards redonnés aux plus riches au travers du paquet fiscal et du bouclier fiscal.
La promesse du candidat Sarkozy en 2007 de proposer à chaque jeune une formation débouchant sur un emploi s'est évanouie dans le brouillard des annonces sans résultats.
Si les banques, et surtout leurs clients, valaient bien un plan, la jeunesse de notre pays vaut bien un programme volontariste à la hauteur des ambitions que nous devons avoir pour que les jeunes ne vivent pas moins bien que leurs aînés.
La politique du Gouvernement consiste depuis deux ans à annoncer des plans. Monsieur le Premier ministre, ma question est simple : y aura-t-il un vrai programme, avec des moyens réels pour lutter contre le chômage et la précarité des jeunes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)