Si je voulais plaisanter, je dirais aux maires : « Attention, messieurs ; avec ce que l'on nous prépare, la RGPP va très progressivement absorber nos polices municipales. »
Sérieusement, il eût été bienvenu de mener, comme le suggérait Delphine Batho, et comme l'avait du reste annoncé Mme Alliot-Marie, une véritable réflexion sur cette police. La police municipale connaît en effet une évolution irréversible, accompagnée par divers gouvernements et différentes majorités, et qui s'explique par les raisons que M. Lagarde vient de rappeler : on a voulu ordonner et unifier statuts, uniformes et formations. Des réformes ont permis d'intégrer pleinement cette police aux diverses catégories de la fonction publique territoriale. Tant mieux.
Ainsi, les membres de la police municipale jouissent désormais des droits qu'ouvre l'appartenance à la fonction publique territoriale, côtoient d'autres fonctionnaires, bénéficient d'un très bon niveau de formation et sont proches de leur lieu de travail et de la population, ce qui rend leur métier d'autant plus intéressant.
À Évry, le niveau de délinquance m'a conduit à faire le choix d'une police municipale puissante, afin d'utiliser tous les moyens à ma disposition – ceux de la police nationale, mais aussi ceux de la police municipale. Ce choix n'engage naturellement que moi. Nos policiers municipaux sont plus de quarante, sont installés dans des locaux de très grande qualité, sont armés et jouissent de la confiance de la population. Ils travaillent en collaboration très étroite avec la police nationale, à laquelle ils sont liés par une convention, dans le cadre du contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance.
Du reste, ils ne sont pas confrontés aux problèmes que vous évoquiez, monsieur Bénisti. Ainsi, au moment des émeutes de novembre 2005, qui ont frappé ma ville, comme d'autres,…