Je pense que le meilleur moyen de tuer la police d'agglomération, au moment où elle prend son essor – elle commence à avoir de bons résultats –, c'est de l'étendre à l'infini.
L'organisation, telle qu'elle résulte aussi bien de la préfecture de police que des forces des différents départements, peut agir sur une zone d'intervention qui est celle de Paris et des trois départements, mais certainement pas sur une zone aussi vaste.
Un certain nombre de services sont d'ailleurs organisés ainsi. Le ressort de compétence de la PJ ou de la brigade des sapeurs-pompiers couvre les trois départements. Cela permet un maillage, une organisation.
Nous avons l'impression, en vous écoutant, qu'il n'y a pas de forces de police et de gendarmerie en dehors de ce secteur.
À partir du moment où il existe une police d'agglomération sur cette zone restreinte, qui concentre les deux tiers de la délinquance de la région, il faut que l'on puisse renforcer la coordination et la coopération, telles qu'elles existaient autrefois, avant la création de la police d'agglomération, entre Paris et les trois départements de la petite couronne.
Il faut faire attention aux chiffres que l'on cite pour Paris. Paris, ce n'est pas seulement deux millions d'habitants, ce sont sept millions de personnes qui y vivent et y résident chaque jour. Quand on emploie des ratios, il faut prendre en compte les sept millions de personnes qui sont chaque jour à Paris.
Si nous, en qualité de Parisiens, sommes favorables à cette police d'agglomération, c'est que nous ne craignons pas des baisses d'effectifs. La compagnie de sécurisation, la brigade anticriminalité de nuit iront certainement intervenir dans des zones plus éloignées. Des dispositifs permanents de sécurité, et non envoyés au coup par coup, seront mis en place et sont mis en place dans les secteurs extérieurs à Paris. Quand on sait que plus de la moitié des délinquants interpellés à Paris n'habitent pas Paris, il est évident qu'il est aussi important de les contrôler, de les interpeller, de réagir sur leur lieu d'habitation que sur leur lieu d'intervention.
Je voudrais vous mettre en garde. Si l'on étend à l'infini cette police d'agglomération alors qu'il y a des processus de coopération et de coordination très étroits, qu'il faut encore renforcer, cette police n'aura plus de sens.